Depuis le début de la crise sanitaire, nous assistons à une recrudescence des violences conjugales. Le confinement a aggravé ces violences ou les a fait apparaître dans certains foyers. Mais que faire si vous êtes victime ou témoin de ces violences ?
Violences très en hausse
Elles sont plus de 225 000 en France, en temps « normal », à être victime de violences conjugales. Les mesures de restriction ont malheureusement entraîné une augmentation de ces violences au sein des foyers. En France, la secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa, a annoncé au terme de la première semaine de confinement, une augmentation de plus de 30 % des violences faites aux femmes.
Au niveau mondial, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a exhorté « tous les gouvernements à prendre des mesures de prévention de la violence contre les femmes et à prévoir des recours pour les victimes dans le cadre de leur plan d’action national face au Covid-19 ». L’objectif est de faire en sorte que les femmes puissent demander de l’aide de manière sûre, sans que les conjoints violents ne s’en rendent compte. N'oubliez pas que le confinement de doit pas empêcher de fuir une situation dangereuse. Aussi, certaines actions très simples peuvent permettre d'éviter le pire. Nous les avons recensées :
Si vous êtes victime
- Appelez le 3919, le numéro d’écoute Violences Femmes Info. Anonyme et gratuit, ce numéro est accessible du lundi au samedi de 9h à 19h.
- En cas d’urgence et à n’importe quelle heure, vous pouvez prévenir la police au 17 ou le 112.
- S’il vous est impossible de parler, prévenez la police en envoyant un SMS au 114, ou demandez de l’aide en ligne sur le site mis en place par le gouvernement : arretonslesviolences.gouv.fr Il permet aussi de retrouver toutes les infos, les numéros utiles, les associations...
- Si vous avez l’occasion de sortir, rendez-vous dans une pharmacie proche de chez vous, elle se fera relai et appellera la police pour vous.
- En cas de violences sexuelles, appelez le 0 800 05 95 95 gratuitement et anonymement, du lundi au vendredi entre 10h et 19h.
- Vous pouvez aussi demander une ordonnance de protection téléchargeable ici au juge aux affaires familiales, sans déposer plainte, qui vise à éloigner le conjoint violent.
Rappelons ceci : qu’elles soient psychologiques (insultes, humiliations…), physiques (coups, brûlures, strangulations…) ou sexuelles (attouchements sans consentement, viols…), les violences conjugales sont interdites et punies par la loi. Les femmes n’en sont jamais-jamais responsables. A nouveau, le confinement n’exclut pas de fuir une situation de violences.
Si vous êtes témoin ou avez des doutes
Face aux violences conjugales, il est nécessaire de faire attention à ce qui se passe autour de vous. Des cris, des hurlements, des bruits de coups ou des pleurs peuvent vous alerter sur ce que subit votre voisine. Ne vous déplacez pas, mais appelez la police au 17 en leur demandant de se déplacer, ou utilisez la plateforme de signalement en ligne. Le lendemain, prenez des nouvelles de votre voisine, afin qu’elle identifie un tiers de confiance qu’elle peut alerter en cas de besoin.
Si vous connaissez quelqu’un qui vit avec un homme violent, prenez de ses nouvelles régulièrement, tout en respectant ses choix. Rappelez-lui que vous êtes présent(e) à ses côtés et qu’elle n’y est pour rien. Donnez-lui tous les numéros à joindre pour se faire aider et accompagner. Si elle en a la possibilité, proposez-lui de télécharger l’application App-Elles®.
Si vous pensez passer à l’acte...
En lien avec la Fédération nationale d’accompagnement des auteurs de violences, le gouvernement a lancé le 08 019 019 11, avec l’objectif d’écouter ceux qui sentent qu’ils vont passer à l’acte et de prévenir les violences avant qu’elles n’arrivent. Vous pouvez bénéficier d'une aide et ainsi éviter le pire.
Resonantes, l’association qui aide les femmes victimes de violences
Créée en 2015 par Diariara N’Diaye, l’association Resonantes vise à sensibiliser le public, et plus particulièrement les jeunes, aux violences faites aux filles et aux femmes. Elle a développé la première application mobile, App-Elles®, qui permet, en un clic et gratuitement, d’alerter un tiers (un proche, les secours, une association de son choix) en cas de danger, tout en étant géolocalisée. En 2019, le Fonds de Promotion de la santé de la Mutuelle de France Unie a permis de financer 200 bracelets d’alerte connectés à l’appli, remis gratuitement à des femmes victimes de violences.